Comment conclure un Discours

Quand Tupac Shakur commençait son discours par un pitch. Trois jours avant son assassinat, le poète Tupac Amaru Shakur lançait Death Row Record East avec les mots suivants:

If you Believe in God, Believe in Death Row East.

C’est une phrase puissante. Elle résonne. Elle a résonné si fort dans l’industrie du disque que certains attribuent le meurtre de l’artiste, à l’onde de panique que ces 11 syllabes ont engendré chez la concurrence. Ces mots continuent de résonner malgré la disparition de l’artiste parolier. Réalisez-vous l’impact que peut avoir les mots que vous pourriez prononcer? Arrivez-vous à entrevoir notre ambition pour votre prise de parole?

Comment conclure un discours avec du rythme?

Nous pensons qu’un message est mémorisable, lorsqu’il vibre au même rythme que son auditoire. Au début de notre série d’articles sur la prise de parole, Rythme, pitch et punchlines nous évoquions déjà l’importance du rythme lorsque l’on veut réussir un discours.
Voici pour la compléter, la théorisation d’une disposition rythmique de 14 syllabes, destinée à engager un auditoire à la fin d’un discours qui pourrait se vouloir court et dynamique.
AA BBBB CCC CCCB D!
Une première partie AABBBB définit en 6 syllabes, la quête de votre destinataire. Son ambition.

Puis CCCCCCB engage l’auditoire avec la marche à suivre pour atteindre l’objet de sa quête.

C’est la part la plus importante, la raison de votre présence. Ce pour quoi cet auditoire vous prête attention depuis le début de votre présentation orale. Qu’elle soit forte et belle car c’est un juste premier prix à payer pour voir votre ambition d’entrepreneur en quête de financement ou d’amoureux en quête de bonheur, se matérialiser, puis résister au temps. Un peu.

Conclure un discours ou une prise de parole est presque aussi précieux et technique que débuter. Et peut-être même plus important. Certains pensent que la conclusion est la fin du discours. Ce n’est pas le cas pour un discours qui doit marquer les esprits et traverser le temps.

« Oui, tu sais commencer un discours, mais pourras-tu le finir Claire ? » Franck Underwood

Pour qu’elle raison prononcez-vous  ce discours?

Êtes-vous motivé par une bonne raison. Pourquoi votre discours? Pourquoi est-ce important dans l’absolu pour votre auditoire que ce soit vous qui prononciez ce discours?  L’application que vous saurez mettre en œuvre pour trouver les réponses à ces questions vous donnera un premier indicateur, quant à l’empathie que vous avez pour votre auditoire. Comprenez donc que, au delà des réponses elles-même, c’est votre implication dans leur recherche qui est importante.  Cette implication fera briller en vous, comme un éclat d’authenticité.

Contrairement à ce que vous pouviez lire jusqu’à présent, chez La Cabane & Le Cerf, nous enseignons que les premières questions à se poser, ne sont pas:

  • « Est-ce que je veux  inspirer à faire quelque chose ? »
  • « est-ce que je veux que l’auditoire rejoigne ma cause »
  • « est-ce que je souhaite qu’ils se souviennent d’un sujet ou d’une personne en particulier »  ou encore
  • « comment les faire acheter mon produit ou mon nouveau service avec un magnifique subterfuge neuropitché » .

Naturellement, il existe des cas et des situations, où ces questions ont toute leur importance. Mais pour celui qui veut laisser un discours consistant et mémorable, elles sont inutiles.

 

Retrouver l’empathie qui est en vous

Marquer son passage en laissant un message qui ne s’oublie pas, ne doit pas être pris à la légère. Une conclusion qui servira cet objectif demandera en plus de l’authenticité, concentration, technique et rythme il est vrai. Mais une part de « magie » aussi qui viendra de votre aptitude à diriger votre sensibilité aux autres (empathie) et votre intelligence émotionnelle. Le point de départ de l’empathie, ça n’est pas votre auditoire, mais vous.  Voici donc  3 questions essentielles pour prendre conscience de votre point de départ.

  • Qui suis-je?
  • Pourquoi ce discours est important pour celui que je suis ?
  • Quel est l’essentiel de mon message ?

 

La signature dans la conclusion

La signature, c’est la marque de vous dans le message. Il ne s’agit pas de l’élément qui permettra de vous distinguer. Il s’agit de pouvoir distinguer ce qui motive l’ambition de votre message.

Par signature, entendons la promesse ou l’ambition de ce qui motive votre action. C’est à cette signature que votre auditoire devrait adhérer.

Qu’il s’agisse de motiver vos équipes, de dire la raison d’être de votre entreprise, de proposer un projet complètement insensé à un auditoire, qu’il s’agisse d’un discours de départ ou même d’une déclaration d’Amour, la promesse que vous faites dans votre message n’aura que peu d’effet, sans un tremplin. Considérons donc que ce tremplin est le « Pitch »qui met en avant la signature. Nous aimons l’appeler la conclusion chez La Cabane & Le Cerf. Nous l’appelons ainsi car c’est elle qui permet d’achever l’œuvre. Notez donc que le pitch n’est qu’une partie de votre conclusion.

 

La conclusion du discours est un tremplin.

L’oeuvre n’est pas le discours en lui-même, mais le travail de persuasion qu’il vous aura permis de tricoter. Ce travail, ce tricot, c’est votre trame narrative. Conclure n’est donc pas dire les derniers mots. Conclure, c’est dire les mots qui finissent de persuader et qui poussent à l’action. Certains orateurs ne finissent-ils pas de persuader dès la première phrase de leur discours?

Il vaut mieux penser les mots de conclusion du discours comme un tremplin. Une stratégie qui va propulser la signature de votre discours dans les consciences et lui donner une formidable dimension. Ainsi, vos mots continueront de résonner dans les êtres, longtemps après votre présentation orale.

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