Dans une autre vie j’ai été photographe professionnel. Moi aussi.
Au départ, aucun objectif en particulier.  J’essayais surtout de manipuler un système complexe: un appareil photo reflex. Puis cette étape passée, je me suis éternisé dans les festivals, les fêtes privées, les draps, les rues de Paris et de Marseilles, persuadé que ma démarche d’amateur était profondément artistique.
J’avais trente ans passé, et je venais seulement de découvrir quelque chose qui me passionnait. Le chemin a été long pour arriver là. Alors je me suis investi. J’ai plongé les 2 pieds joints, dans cet univers avec délectation et abandon. Le coup tendu vers les cieux, la poitrine en avant, les bras en arrière et le corps penchant. En arrière.  Peut-on imaginer que ce ne fut-ce pas de l’amour?
Un peu de patience, nous finirons bien par parler de leasing

J’apprenais tout seul, dans les forums, dans les magazines, en mode manuel, très peu avec les déjà formatés du métier, mais beaucoup avec les gens… Au fond de moi, j’étais persuadé que je devais faire des images qui mettraient tout le monde d’accord. Ce niveau d’exigence m’a conduit à ne jamais montrer plus de la moitié de mes images. Je ne le regrette pas complètement. Tout cela a nourrit ma quête. Mes quêtes. Mes réflexions sur les hommes, les femmes, sur moi, sur la famille, la création et sur l’Art.

Je m’étais persuadé de tout un tas de choses qui faisait rire des amis qui avaient un oeil plus affirmé que le mien. Normal: je cherchais alors que eux étaient déjà convaincu. Par exemple,  j’étais persuadé que n’importe quel sujet pouvait devenir une belle photo. Unanimité: zéro.
Encore mieux, j’étais persuadé qu’une fois le cadrage fait, il n’était plus nécessaire d’avoir les yeux ouverts pour réaliser cette belle image. J’entends encore les rires d’ici mais je continue de le penser. A l’époque je ne trouvais pas les mots pour l’expliquer. Mais aujourd’hui, voyez vous, je crois qu’une belle photo est une photo qui en dit plus qu’elle ne montre.
Alors à quoi bon fixer de l’œil, une beauté qui ne pourrait être perçue que par les sens? J’ai longtemps fermé les yeux, avant de déclencher.

Une Belle photo est une photo qui en dit plus qu’elle ne montre.

Après des milliers d’images, plusieurs festivals, quelques mariages, 2 ou 3 prix ridicules, plusieurs rencontres et portraits d’inconnus, 1 ou 2 expositions, j’ai compris un jour ce que j’aimais dans la photographie, et  pourquoi j’en faisais autant. J’avançais dans ma quête.

fufupowda

Ce que j’aimais dans la photographie

Vous allez comprendre. Avez-vous déjà vu un passionné d’images avec son appareil photo dans une fête? C’est celui qui voit le plus de choses et pourtant c’est le seul qui ne semble pas s’amuser. Concentré, il est très proche du Geek, toujours collé à son appareil. Son œil est pressé contre le viseur. Il ne le décollera que pour vérifier la série d’images qu’il vient de faire ou pour reposer sa joue. A force de garder l’œil en clin, il en a  des courbatures aux zygomatiques. Son pouce est frénétique: il est en mode « Manuel ». Il joue souvent avec l’Iso. Son index est armé, près à appuyer et  délicatement posé sur le déclencheur. Dès fois adossé contre un mur pour réduire le mouvement et presque toujours en apnée pour réussir à rentrer dans le cadre de sa photo et sur quelques lignes de forces, la scène qu’il vise de son objectif 18-200mm. Dans une fête animée ou une réunion d’êtres vivants, il y a des choses à voir partout. Alors il ne sait pas où donner de la tête.

Paradoxalement, son seul repos, sera le petit cadre du viseur et les moments d’apnée. Pendant ces moment là, il est concentré et seul avec son sujet. Pendant ce moment là, il crée une sorte d’intimité avec le groupe, la scène ou la personne qu’il vise de son objectif. C’est à la fois publique et privé. Ce qu’il voit personne d’autre ne le voit comme lui. Et personne dans la foule ne se doute qu’il est seul à le voir au fond.
Maintenant qu’il a son sujet et défini à peu près le cadrage de la photo, il attend le bon moment pour photographier. C’est à partir de ce moment qu’il peut parfois fermer les yeux et appuyer sur le déclencheur en écoutant un signal intérieur. Et ce faisant, il entraine un nouveau sens à reconnaitre ce genre d’instant et à les devancer à l’avenir. Son intuition. Celle-ci le connecte directement à la scène. Il ne peut pas être plus près.

Mais cet après-midi, il ne le fera pas. Il a bien plus envie de « boire » les vibrations que de s’y baigner.
Enfin, la mystérieuse inconnue assise au fond de la pièce regarde dans sa direction. Il déclenche. Elle le remarque et fait un sourire. Puisqu’elle aime ça, il la prend de nouveau. L’inconnue tient le bras d’un homme qui lui, est de dos. Ce dernier ne comprend pas ce sourire. Il le trouve sans doute coupable. Il se retourne l’air à la fois menaçant et inquiet. Notre photographe déclenche une dernière fois, baisse son appareil et adresse un sourire au couple en agitant lentement sa main gauche. La tension désamorcée .

Il ressent qu’il vient de vivre une rencontre que l’échange de paroles aurait travesti. Un moment d’une rare intensité qu’il a capturé dans la boîte et qui vivra aussi longtemps que cette photo existera pour le lui rappeler. Il n’a à présent qu’une envie, rentrer et découvrir les scènes, les secrets, les non-dits, l’humanité dans tout son secret.

Il est des photos qui sont plus que des images portant « des émotions ». Elles sont de l’ordre du mystique: inexplicables, entrainants et toujours hors de portée. L’œuvre d’un Art. Elles ne montrent pas. Elles ne sont pas un média. Elles vous emmènent. Hors des murs parfois, au fond de vous souvent. Elles vous suggèrent une histoire que vous avez oublié ou que vous avez besoin d’entendre pour avancer. Elles sont Liberté. Cet art là, est moteur. Il catalyse.

Ce sont ces images qu’il convient d’afficher dans un espace de vie ou de travail.

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Leasing et Image d’Art

Louer ou acheter une œuvre d’Art, est bien plus qu’une question d’investissement financier ou une question d’esthétique. L’investissement est un moyen nécessaire. L’esthétique n’est qu’une couche superficielle. La création, elle, est dedans.

Pour clore notre série de publications de l’Avent, nous avons choisit d’envoyer jusqu’au 30 janvier 2018 une affiche d’ Art, au format A4. Pour la recevoir, remplissez le formulaire en indiquant le numéro de l’affiche que vous souhaitez parmi les 3 suivantes et votre adresse de livraison en France.

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Nous comprenons les artistes parce que nous les aimons. Qui mieux que nous pour parler de leur travail ?